Quand à l’automne 1705, Johann-Sebastian Bach décide de se rendre à Lübeck pour y rencontrer son illustre aîné et confrère Dietrich Buxtehude, c’est tout un pan de la musique d’église qu’il va découvrir et notamment l’univers des Abendmusik, concerts organisés par l’organiste de la ville hanséatique dans la période précédant Noël. On y joue bien évidemment la musique pour l’instrument roi, l’orgue, mais également nombres de cantates en petits effectifs à l’atmosphère intimiste, telles que les Membra Jesu nostri, saisissante fresque de piété et de compassion.
C’est très certainement en ce remémorant cette expérience que le futur cantor de Leipzig, alors en poste à Mühlhausen, va composer et faire jouer en 1707 sa cantate Gottes Zeit Bwv 106 qui passera à la postérité sous le nom d’Actus Tragicus.
une émotion d’un mysticisme fervent, le message d’espérance
L’effectif instrumental réduit avec deux flûtes à bec, deux violes de gambe et la basse continue (nomenclature unique dans la production du compositeur) permet aux quatre solistes vocaux de délivrer avec une émotion d’un mysticisme fervent, le message d’espérance délivré par le texte tiré des Ecritures et de chants composés par Martin Luther.