Nous voilà aux confins de la musique baroque et jazz, à la croisée de deux univers musicaux que les siècles séparent mais qui pourtant, dans l’essence même de leurs langages, ont tant en commun.
Chère à Claudio Monteverdi, la seconda pratica, marquée par l’essor de la mélodie accompagnée, entre en parfaite résonnance avec l’art du standard de Cole Porter ou de Johnny Green.
Le trait d’union absolu est bien sûr le support harmonique matérialisé par une ligne de basse chiffrée, improvisée par les instruments polyphoniques tels que clavecin, piano, viole, théorbe, lirone…
C’est cette basse continue (continuo en italien) notion essentielle, consubstantielle à la musique baroque qui traverse les siècles telle un pont jeté entre les folia, lamenti, danses, airs des 17e et 18e siècles et les univers de la musique improvisée et du jazz.